lundi, septembre 05, 2005

houellebecq OR Wrongbecq?

PARIS, 21 août (AP/AFP). Michel Houellebecq vole déjà la vedette aux 662 autres fictions de la rentrée littéraire, avec "La possibilité d'une île", gros roman d'anticipation auquel est déjà accolé le mot "polémique". Ce roman met en scène un personnage contemporain, Daniel, et ses clones, des "néo-humains" qui souffrent d'avoir renoncé à leur part d'humanité. Certains y verront une décapante méditation philosophique, d'autres une géniale dénonciation du prêt-à-penser contemporain et d'autres enfin les provocations d'un vieux râleur frustré, obsédé par les fellations.
Rarement, un roman et son auteur auront connu un lancement aussi fracassant: la plupart des grands médias écrits qui, pourtant, sont loin d'avoir tous aimé ce livre, ont décidé dès la mi-août de leur consacrer une très large place. Des critiques plus que mitigées "Le train Houellebecq est donc parti à vive allure. A part son étonnante plongée dans la cinglerie d'une secte, un des aspects les plus intéressants du livre a trait à la hantise du vieillissement, à la poursuite d'un rêve éternel de jeunesse, à la croyance éperdue dans la toute-puissance de la sexualité", résume Sollers qui qualifie le livre d'"excellent".
Deux opinions qui contrebalancent les critiques de l'académicien Angelo Rinaldi, le jugeant "aride et obscur", et de Jacques-Pierre Amette (Goncourt) , qui le considère "assommant". "Plaisir de lire ? Nada, c'est la dèche. On n'y compte plus les "tunnels", les envasements, le cérébral surgelé. Le livre tombe. Une pierre, ce livre". "Cela sonne comme une apologie des sectes, en tout cas comme une provocation inutile", estime Jérôme Béglé (Paris-Match) qui prédit "une immense polémique" autour de cet ouvrage qui aborde "tous les sujets qui fâchent": sectes, sexualité, relations hommes-femmes, immigration, science, place du troisième âge dans la société etc. Tentant lui aussi de résumer le livre, il note que "Daniel rencontre un gourou qui promet la peau fraîche et l'orgasme en permanence à ses disciples rassemblés en congrès dans sa résidence fortifiée", aux îles Canaries. "Il n'y a rien qui soit plus aride, plus pauvret et plus obscur en même temps", fait-il valoir, parlant d'une "prose qui coule avec lenteur, comme fuit le robinet de la cuisine qui continue de perdre, goutte après goutte, son liquide sans saveur".
Olivier Le Naire, dans L'Express, juge le livre "total, riche et dense, truffé de formules, d'interrogations pertinentes, de scènes réussies".Mais il manque à l'auteur "cette puissance, cette singularité stylistique qui font la différence (...). Il peut mieux faire, beaucoup mieux. Il l'a déjà prouvé".
Morceaux choisis :
Sur la gauche: "le seul contenu résiduel de la gauche en ces années, c'était l'antiracisme ou plus exactement le racisme antiblancs".
Sur le sida: "une opportunité historique exceptionnelle de dépeuplement raisonné s'était offerte au début du 21ème siècle (...) à la fois en Europe - par le biais de la dénatalité - et en Afrique par celui des épidémies et du sida".
Sur Karl Lagerfeld: "parfait dans le rôle d'un Teuton des origines",
Michel Onfray: "indigent graphomane"
Marc-Olivier Fogiel: "cette petite merde".
Sur la canicule: "seul un pays authentiquement moderne était capable de traiter les vieillards comme de purs déchets".
Sur le clonage: les hommes "veulent des enfants et des enfants semblables à eux afin de creuser leur propre tombe et de perpétuer les conditions du malheur. Lorsqu'on leur propose (...) d'avancer sur un autre chemin, il faut s'attendre à des réactions féroces".

4 commentaires:

Anonyme a dit…

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druzilla a dit…

C'est toujours sympa de se casser à faire un sujet sur le blog en français et d'avoir des réponses en anglais qui n'ont rien à voir!!
J'vous jure, y'a des fois on s'demande...

Anonyme a dit…

Oui bah, les critiques... hein...
Ce qui me débecte, c'est surtout cette polémique fabriquée de toute pièces autour de ça. La preuve de cette fabrication en est que la pseudo-polémique était déjà en place alors que le livre n'était pas sorti et que seuls quelques trou-du-cul parisiens s'était goinfré le volume.
Et j'irai jusqu'à citer cet abruti de Pujadas (qui ressemble de plus en plus à son clone du musée grévin) qui, au 20H de france 2 commence l'info par, je cite: "pour ou contre le nouveau houellebecq?" Là, va falloir m'expliquer. Alors que ce bouquin ne sera, comme d'hab, lu que par un très petit pourcentage de la population encore trop occupée à fantasmer sur le davinci code acheté chez carrefour. Alors pourquoi lancer une polémique comme celle-ci à une heure de grande écoute dans un pays ou les trois de la population n'ouvre pas un seul bouquin dans l'année et n'ont strictement rien à foutre de toute forme de littérature, contrairement à ce que la propagande veux bien nous en dire. Ils peuvent bein faire tous les remous qu'ils veulent avec le nouveau houellebecq aux heures de grande écoute, il suffira que Robert Laffont sorte un truc du genre "jamais sans ma fille" ou "da vinci code" pour que le pauvre houellebecq se fasse occulter direct (pour rester poli). Quand je pense qu'on vit dans un pays où l'on est obligé de sortir des bouquins pour expliquer aux gens que le da vinci code est une connerie montée de toute pièce... ça fout les jettons! Surtout quand ces bouquins explicatifs font un flop terrible (puisque personne ne lit) et qu'on est obligé de faire des DVD attractifs en remplacements! C'est vraiment la misère mentale.
Ceci dit, je l'ai lu est c'est très bien. C'est déprimant, c'est drôle et juste. Houellebecq, c'est en fait une sorte de défragmenteur. Il réuni pas mal d'indices et d'informations éparses pour les condenser dans un seul et même volume, d'où sans doute le caractère déprimant de l'histoire mais après tout, c'est l'effet que produit n'importe quel reportage. En condenasant en une heure toutes les informations sur le réchauffement climatique, on a forcément envie d'immigrer sur la lune comme dirait Ramon. Ce qui est bien, chez lui, c'est qu'il n'y a pas de haine, de jugement direct. Il est sur le bas côté, il constate, il rassemble, il emmagazine et le ressort avec son point de vue à lui car il ne faut pas oublier non plus que c'est essenciellement un point de vue. Tout ça est porté par un humour à froid un peu désespéré qui fait juste la petite dose de cynisme grinçant parfaitement supportable. Une technique assez banale qu'utilisait sans retenue des type comme Romain Gary: résumer en une phrase d'une comique absurde tout le contenu du chapitre qui commence ou vient de finir.
Quand à cet abruti d'Olivier le Naire, il faudrait comme tous les crétins de son espèce qu'il comprenne une bonne fois pour toute que "le manque de style" est ce qui fait toute l'efficacité de houellebecq. Il faudrait que ce sombre abruti ouvre un peu les yeux , s'ouvre le trou-du-cul et comprenne aussi qu'i vit dans un pays où ce qu'on appelle littérature est en général rien d'autre que l'art de la conversation comme il s'en pratiquait dans les salons mondains du 17ème siècle. De belles phrases, de "bons mots", de bien belle tournures, et pas grand chose à raconter.

Allez...

El Direkktor

El Ultimo Bastardo a dit…

Bon ben ... Merci El Direkktor ...pour cette incisive critique ... pas grand chose à dire de plus...je vais attendre de le lire !!

J'ai déposé Ramon à l'aéroport hier ..alea Jacta Est !



...Même les blogs se font envahir de pubs aussi maintenant .... ça devient n'importe quoi !