jeudi, août 10, 2006

Cynisme

Le terme « cynisme » provient du grec ancien κύων / kuôn, qui signifie « chien », en référence à l'attitude d'Antisthène, le fondateur du cynisme, puis de celle de Diogène de Sinope, qui souhaitait être enterré « comme un chien ». Selon d'autres sources, le nom viendrait du gymnase dans lequel Antisthène enseignait, le Cynosarge (littéralement « chien agile »).

Platon définissait Diogène de Sinope comme un Socrate furieux dont le but est de subvertir tout conformisme, tout modèle moral. Sa philosophie se traduit par des actes volontaires et provocateurs.

Il transgresse tous les fondements mêmes de la culture, urine et aboie comme un chien, se masturbe en public ; il n'hésite pas à mendier, ne respecte aucune opinion et provoque même les puissants. La philosophie cynique a pour but ultime la sagesse, une éthique de vie. Selon Antisthène, aucun discours ne vaut, aucune étude ni savoir. Seules comptent la sagesse et la vertu, double finalité de la philosophie cynique. Une fois cette vertu atteinte, le philosophe peut se considérer comme libre, car vivant dans l'atuphia, l'« absence de vanité ».

Les armes du cynique sont la transgression, l'ironie et le quotidien de façon plus générale. En transgressant tous les interdits, le cynique veut démontrer qu'aucune des règles sociales n'est essentielle, et que seule compte l'éthique que chacun se sera définie pour lui-même. Les philosophes de l'école cynique se refuseront toujours à de grands discours, préférant les maximes sybillines et ironiques, l'efficacité du quotidien, la preuve par le fait et non par la parole. Lorsque Alexandre le Grand fit remarquer à Diogène, exaspéré par son insolence, qu'il était sage de le craindre, Diogène lui rétorqua qu'il ne pouvait le craindre, puisque qu'il était bon et qu'il était impossible aux hommes de craindre ce qui est bon.

L'école cynique prône donc la vertu et la sagesse, qualités qu'on ne peut atteindre que par la liberté. Cette liberté, étape nécessaire à un état vertueux et non finalité en soi, se veut radicale face aux conventions communément admises, dans un souci constant de se rapprocher de la Nature.

L'école cynique a été vivace durant toute l'Antiquité, de la Grèce jusqu'à Rome. Elle influença considérablement la morale stoïcienne qui développa à sa suite les notions de vie selon la nature, de l'indépendance du sage et de cosmopolitisme. Le hero et modèle des philosophes cyniques est Heracles (Hercule en romain), car c'est un hero qui ne se laisse influencer par personne, est libre et n'a pas d'attachement particulier

2 commentaires:

Dévi a dit…

Ah....! Enfin...de la belle définition...avec cette solution, tu m'enléves l'épine du pied que j'avais dans la tête depuis des semaines...
ça m'inspire!

El Ultimo Bastardo a dit…

Je mets un addendum à cette définition : " Ils aiment déclencher de fausses bagarres afin de détruire les murs d'Autrui ..."

voilà ...