mercredi, février 25, 2009

Suite du 18 novembre

Pour ceux que cela intéresse ...une petite tentative de suite à une mini histoire , maintes fois commencée, maintes fois oubliée, puis là je me suis décidé à la balancer ...


Le scalpel serré dans la main, il avait du mal à faire la seconde incision. Le doute m’habite, pensa t-il (oui je sais, elle était facile celle-là), mais il devait se compromettre et tenter le tout pour le tout.

La fine lame acérée pénétra dans la peau et l’entailla instantanément comme un couteau tiède sur du beurre à température ambiante. Il fallait maintenant savoir s’arrêter et ne pas découper les organes. Juste lacérer l’épiderme et ensuite procéder à l’extraction du corps malin. Dans cette seconde ouverture, il inséra un drain afin d’évacuer une partie du mauvais sang qui contaminait tout l’organisme. Il calfeutra la plaie autour du drain et commença à écarter la peau afin de découvrir la cage thoracique.

Le sang étincelant et ténébreux à la fois virevolte sur les organes jubilant de voir enfin la lumière du jour. Il tente de soulever un poumon pour atteindre les parties infectées proches du cœur. Ses terminaisons nerveuses frémissent au contact de ces corps tièdes et légèrement visqueux.
Un haut-le-cœur le surprend mais il se rétablit aussitôt. Pas le moment de dégobiller dans les entrailles de la damoiselle endormie, cela manquerait un peu de classe pensa-t-il et surtout, du travail supplémentaire de nettoyage …

Sa main s’insère délicatement dans la cavité chaude et palpitante. Il sait que son intrusion va déranger l’anomal en question. Il sait qu’il peut se faire mordre et hériter ainsi du fléau et passer ainsi de Sauveur en Victime.

Mais tout est une question de « timing » et de patience. Et puis, lors de son dernier examen, le département des Sciences avait trouvé une infection bénigne véhiculée par ses globules blancs en surnombre. En général, le fléau ne s’attaquait qu’à des porteurs sains.
En général …

La morsure fut infime mais la brûlure immédiate et la propagation du venin instantanée. Finalement, les médecins s’étaient encore trompés sur son cas. Son infection était juste le signe précurseur pour amener la tueuse à sa victime. Tout avait été prémédité. Sans qu’il le sache, il avait accompli exactement l’engrenage souhaité. Il avait autorisé cet aboutissement tout en pensant l’enrayer.

Un engourdissement survient au niveau de sa carotide. Il cambre la tête et ferme les yeux de toutes ses forces.
Il se souvient d’un ami qu’il avait eu. Il ne savait pas trop si c’était un véritable ami mais curieusement ses pensées allaient vers lui à cet instant précis. Cet homme avec qui il travaillait à l’époque, était en perpétuelle rébellion. Il hurlait sa haine et son indifférence envers la souffrance humaine, humiliait les autres dès qu’il le pouvait mais finalement ce qu’il décelait dans son regard n’était que de la tristesse.
Pour camoufler ses peurs, ses déceptions, ses désirs, il crachait sur les autres aussi bien physiquement que verbalement. Son regard triste le fixait. Cela lui donna un coup de fouet et l’éjecta de sa léthargie.

Ses terminaisons nerveuses réagissaient. La bête immonde gisait par terre inanimée, elle avait attendue patiemment que sa proie la rejoigne et elle avait pu accomplir sa mission. Sans se forcer, sans prendre aucun risque.
Le piège avait fonctionné.

Le corps de sa compagne s’agitait maintenant. Is se devait de refermer les plaies et recoudre rapidement. Tout se passa de façon automatique. Sous le regard froid de l’Autre, enfoui au fond de son crâne, il replaça les chairs et colmata les brèches des plaies.

Seules quelques longues et fines brûlures attestaient de l’opération. Elle dormait encore. Il activa le système de réanimation sur 2 heures.

Il aurait amplement le temps de disparaître avant que le venin ne le transforme complètement. Il sentait la mutation s’opérer au tréfonds de ses muscles, il sentait ses os s’allonger tranquillement et la douleur lancinante qui accompagnait cette métamorphose.

L’Autre le regardait toujours. Sa tristesse l’envahit soudain et il se mit à pleurer tout en sortant de la salle d’opération. Elle allait vivre … ou peut-être survivre. Question de point de vue. Tout dépendant des traumatismes vécus comme disait l’Autre.

Son regard devenait de plus en plus pesant et à travers ses larmes, il comprit qu’il n’y avait plus d’espoir et qu’il devait partir loin …

Pourquoi loin ? Il n’en avait aucune idée. C’est juste le regard triste qui le lui faisait comprendre.

Juste une impression.


Une froide et implacable impression de déjà vu …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

B.aime...bcp!
Bizoux.